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Les fiancées de l'air

Elisabeth Boselli

Ph. Coll. Archives Larbor

A l'École des moniteurs de Tours, c'est le lacher sur Dewoitine 500 et Dewoitine D.520. Avec Suzanne Melk, Élisabeth est la seule du groupe à être jugée apte à voler sur le meilleur avion de la campagne de France : le Dewoitine D.520. Elle passe avec succès les épreuves du brevet militaire de pilote de chasse. Elle est brevetée le 12 février 1946.

 

En mai 1947, elle se tourne vers le vol à voile et commence son instruction sur Kranich, un planeur allemand biplace au centre national de Beynes placé sous la houlette de Paul Lepanse, futur recordman de distance. Quatre mois plus tard, elle obtient le brevet D.

 

Élisabeth se lance dans la compétition. Elle bat une première fois le record du monde féminin en altitude en atteignant 4 800 mètres puis une seconde fois en avril 1948, sur un planeur Meise, qu'elle emporte à 5 600 mètres. Pendant quatre années elle pratique le vol à voile à Beynes, à Challes-les-Eaux, à Saint-Auban-sur-Durance et Fayence.

 

L'année 1952 marque un grand virage dans la vie de la jeune femme. De la tentative avortée d'incorporer des femmes dans l'aviation militaire, Élisabeth est la seule, dix ans plus tard, à émerger. L'armée de l'air lui propose de rejoindre l'escadrille de présentation basée à Étampes, équipée de Stampe. La patrouille acrobatique que l'animateur Jacques Noetinger nommera la Patrouille de France, reçoit des ovations du public de France et d'Afrique du Nord, friand des meetings aériens. Elle devient la présentatrice solo et se produit au Maroc et en Algérie, via l'Espagne.

De retour des USA en France en octobre 1954 , elle est transformée sur Mistral. C'est à bord de cet avion sous-équipé, sans radiocompas et doté d'un simple poste de radio VHF de douze fréquences, qu'Élisabeth va battre plusieurs records au cours de l'année suivante. Le 26 janvier 1955, elle remporte le record du monde féminin de vitesse en circuit fermé de 1 000 km sur le trajet Mont-de-Marsan-La Ciotat avec 746,2 km/h. Un mois plus tard, elle enlève le record du monde féminin de distance en circuit fermé Mont-de-Marsan-Oran-Mont-de-Marsan avec 1 840 km. Et enfin, le 1er mars 1955, elle bat le record du monde toutes catégories de distance en ligne droite de Creil à Agadir avec 2 331,220 km en 3 h 30.

 

Sur sa lancée la jeune femme sollicite de servir en Algérie. En juillet 1957, Élisabeth rendosse l'uniforme et rejoint l'escadrille de liaison aérienne 54, basée à Oued Hamimine. Elle réalise des missions de liaison dans des conditions très difficiles.

 

Photo : http://pics-aeronef.discutfree.com/t2820-elisabeth-boselli

Photo : http://janinetissot.fdaf.org/jt_boselli.htm                    Photo : http://janinetissot.fdaf.org/jt_boselli.htm

À 45 ans, Élisabeth totalise 900 heures de vol. Elle termine sa carrière comme attaché-rédacteur de première classe (capitaine) à des tâches administratives au service de la navigation aérienne. Elle conserve ce poste jusqu'en 1969, année de son départ à la retraite. Membre des « vielles tiges », elle participe aux travaux de la commission d'Histoire et Littérature dont elle devient peu après la présidente.

 

Elle était correspondante de l'Académie nationale de l'air et de l'espace depuis 1985. Avec Jacqueline Auriol, Hélène Boucher et Jacqueline Cochran, Élisabeth Boselli fut l'une des aviatrices célèbres qui écrivit les plus belles pages de l'histoire des records féminins de l'aviation à réaction.

                  Elisabeth Boselli, le jour de son 90e anniversaire

     Photo : http://smlh-rhone.com/section_boselli.html

Décorée de la Légion d'honneur, de la Croix de la Valeur militaire et de la Médaille de l'Aéronautique, elle décède le 25 Novembre 2005 à l'âge de 91 ans.

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