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Il y a quatre-vingt un ans...

 

Début 1933, l'Arc-en-Ciel  établissait la première liaison rapide France-Amérique du Sud.


L'Arc-en-Ciel (Arc pour "Avions René Couzinet") vole pour la première fois en février 1932. Il succède au Couzinet 10 (1928), au trimoteur Couzinet 28GR (1930) et au Couzinet 33 Biarritz. 


Le modèle 70 était un monoplan à aile basse cantilever, équipé de trois moteurs Hispano-Suiza carénés entraînant des hélices tripales. Son profil était particulier avec un fuselage dont la courbure du ventre était parallèle la courbure du dos et qui se finissait par la dérive. La structure générale était en bois, l'appareil était d'un blanc

laiteux avec comme décoration une bande aux sept couleurs de l'arc-en-ciel.

Construit sans marché d'Etat, l'appareil eu du mal à obtenir l'autorisation de voler sur mer malgré l'intérêt que lui portait l'Aéropostale pour le trajet sur l'Atlantique sud et le soutien de Jean Mermoz convaincu par l'avion. L'autorisation de vol fut obtenue en janvier 1933.
 
A la fin de l'année 1932, le trimoteur Couzinet 70, aux lignes les plus pures, baptisé "Arc-en-Ciel", est à Istres pour les derniers préparatifs en vue de la liaison France-Amérique du Sud.
 
Sept hommes forment l'équipage. Le constructeur lui-même, l'ingénieur Couzinet, Mermoz et le capitaine Carretier, tous deux pilotes, le capitaine Mailloux navigateur, le radiotélégraphiste Manuel et les mécaniciens Josse et Mariault.

Devant l'Arc-en-Ciel, l'équipage de la traversée prend la pose, entourant Jean Mermoz et René Couzinet. Photo d'agence prise en 1933 à Rio de Janeiro - © coll. L'Adresse Musée de La Poste, Paris.

L'autorisation de vol fut obtenue, le 21 janvier dans la matinée l'avion est conduit à son point de départ sur la longue piste de ciment d'Istres, la plus importante de France à cette époque.

 

Les moteurs sont des Hispano-Suiza douze cylindres en V de 650 chevaux à refroidissement par eau. L'avion emporte 8595 litres d'essence et 250 litres d'huile. Après avoir roulé 870 mètres en 32 secondes, l'avion, qui pèse à pleine charge 14.400 kg, décolle à 10 heures.

Voici le tableau de bord du Couzinet 70 "Arc-en-Ciel". Bien que nanti d'instruments d'époque, il semble être bien conçu et complet. Il est à noter le volant issu indéniablement du monde de l'automobile.

Rarement jusqu'à ce jour, aucun voyage n'a été aussi facile et plus intéressant à suivre pour le grand public. On sait en effet, grâce aux émissions régulières du radio Manuel, qu'à 10h20, l'avion est déjà à 1.000 mètres d'altitude et que ses moteurs tournent parfaitement au régime de 1.750 tours par minute. A 11h20, il est au large de Barcelone, volant à 260 km/h. A 15h18, il approche des côtes du Maroc, luttant contre un vent violent. A 17h00, il est en vue de Tétouan et Casablanca signale son passage à 2.000 mètres au-dessus de la ville à 18h40. Après Agadir, c'est le Cap Juby à 0h10, avant d'atterrir à Port-Etienne à 2h30.

Dans la matinée du 13, à 11h45, l'avion repart pour Saint-Louis du Sénégal, distant de 600 km.
 
La nuit suivante, le départ de l'étape Sénégal-Brésil est compromis par une pluie tropicale torrentielle qui embourbe la piste. Le décollage a lieu le 16 à 4h48. Dès lors, nous saurons par TSF qu'a 19h15 il se pose à Natal.

L'Arc-en-Ciel se trouve ici à Natal, en Juin 1934

Ainsi, en 14 heures 27 minutes, à la moyenne de 227 km/h, l' "Arc-en-Ciel" a traversé l'Océan avec une charge plus lourde et un coefficient de sécurité plus élevé que les appareils qui l'ont précédé dans cette entreprise. Après Natal, Rio de Janeiro, Montevideo, Buenos Aires est atteint le 18. Des milliers de personnes enthousiastes et des personnalités accueillent les passagers par de vibrants vivats. A cet instant, l'appareil a parcouru plus de 13.000 km à une moyenne de 225 km/h.

Le 25 janvier 1933, l'équipage adressait à la société française Hispano Suiza le message suivant : "Vous prions accepter toute notre gratitude pour fonctionnement absolument parfait de vos trois moteurs équipant Arc-en-Ciel. Malgré température ambiante atteignant 45°C, essence très différente utilisée, nombreux grains traversés, aucune défaillance n'a été constatée. Sommes enchantés, vous adressons nos plus reconnaissantes félicitations".

A quatre-vingt un ans de distance, ces observations soulevées, ces problèmes feront peut-être sourire, mais tels ils se présentaient alors et tels ils ont été résolus. C'était déjà largement le progrès.
 
Le vol de retour au Bourget eut lieu en mai, l'Arc-en-Ciel avait parcouru 25.000 km dont 7.000 de parcours maritime à la vitesse moyenne de 220 km/h, ce qui prouvait la capacité d'un multi moteur à effectuer des vols transatlantiques. 

Le texte initial a été écrit par le Général (CR) A. Capéran, paru dans le N° 357 de la revue  Air Actu - Janvier 1983. Il a été augmenté par mes soins suite à des recherches diverses sur Internet et dans mes Encyclopédies dédiées à l'Aviation.

 

Et maintenant, me direz-vous, qu'advient l'Arc-en-Ciel en simulation de vol ? Effectivement, je me suis penché sur la question et voici ce que cela donne : il n'existe qu'une seule modélisation de cet appareil, dédié uniquement à Flight Simulator 2004. Je pense qu'il peut être également utilisé sous FSX.

 

En voici les liens de téléchargement :

 

FlightSim

http://www.flightsim.com/vbfs/fslib.php?do=copyright&fid=104865

 

ou

 

AVSIM/Simviation

http://simviation.com//fs2004vintage69.htm

 

A noter : Plusieurs utilisateurs se plaignent de la conception "bâclée" des textures du fuselage, ainsi que du tableau de bord douteux selon eux. Pour ma part, je l'ai installé et je n'ai rien remarqué de criticable (mais j'ai une très bonne carte vidéo...) Ma seule remarque concerne la dynamique de vol le rendant lent au décollage, mais n'oublions pas qu'il modélise un appareil datant de 1932. J'en suis donc satisfait. 

Sources :

- Article initial du Général A. Capéran : "Il y a 50 ans..."

- Revue Air Actu, de Janvier 1983, n° 357.

- Toutes les photographies sont du domaine public, d'auteurs inconnus, et issues d'Internet.

- Photo de groupe concernant ce vol : Collection L'Adresse Musée de La Poste, Paris

- Fiche de téléchargement de l'avion : FlightSim (www.flightSim.com)

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