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Les fiancées de l'air

Maryse Hilsz

Ph. Coll. Archives Larbor

nombreux records de vitesse et de distance en avion, dans les années 1930. En 1935 et1936, elle remporte ainsi la coupe Hélène Boucher, sur Paris-Cannes, en 2 h 29 puis en 1 h 52. En novembre 1936, alors qu’elle tente de battre le record de vitesse féminin sur base, elle est éjectée de son siège et sauvée par son parachute. Elle pilote la plupart du temps seule, sans mécanicien, ce qui la contraint à réparer son avion toute seule.
 

 

Maryse Hilsz sur les routes d'extrême -orient, ici à Bangkok.                                  L'aviatrice en 1935

Au début des années 1930, Maryse Hilsz commence une relation passionnée avec un autre pilote d'exception, André Salel. Ils ne se marièrent pas, aucun des deux ne souhaitant mettre un terme à sa carrière, ni connaître une vie paisible et sans risque.

 

Elle connaît un immense chagrin à la mort de son compagnon, alors pilote d’essai chez Farman. Dans l’après-midi du 18 juin 1934, André Salel et son mécanicien Roger Robin se tuent à Châteaufort (2) en réalisant le 2e vol d’essai du prototype d’avion de combat F 420-01 de Farman

                       Maryse Hilsz et André Salel en 1932

©  Bibliothèque nationale de France – Département Estampes et photographie                                                 Agence de presse Mondial

Réf. 2.828                                                                                                             éf. 1.809 

De septembre 1939 à juin 1940, Maryse Hilsz livra des avions aux formations de l'armée de l'Air pour le compte de la société Amiot. Lors d'une de ses missions, elle fait un amerrissage forcé du côté d'Arsuz (Turquie).
 
Capitaine FFI au moment de la Libération en raison de ses activités dans la Résistance, elle s'engagea dans l'armée de l'Air en octobre 1944, en qualité de sous-lieutenant pilote.  Résistante au sein du réseau Buckmaster, première femme à porter l'uniforme de l'armée de l'air, demeure la plus célèbre aviatrice d'avant-guerre.
 
Après l'armistice, elle partit pour les États-Unis, où elle espérait poursuivre ses activités aériennes. N'ayant pas obtenu satisfaction, elle rentra en France, déçue, et ouvrit un magasin de modiste à Aix-en-Provence.

 

En 1945, Charles Tillon, ministre de l’Air communiste du premier gouvernement Charles de Gaulle (GPRF) décide de créer un corps de pilotes militaires féminins, à l’instar de l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale. De prestigieuses aviatrices sont alors recrutées : Maryse Bastié, Élisabeth Boselli, Élisabeth Lion ou encore Anne-Marie Imbrecq. Après un entraînement à Châteauroux, suivi d'un cycle d'étude à Tours, elles sont toutes reçues. L'expérience du recrutement de femmes dans l'Armée de l'air s'arrête toutefois en juillet 1946, avec le départ de Charles Tillon du gouvernement Félix Gouin.
 

Le Siebel Si 204 est un avion allemand de transport de fret et de passager léger, conçu et fabriqué en Allemagne à partir de 1938, et fabriqué après 1945 en France sous le nom deNC-701 Martinet par la SNCAC.

En tête de liste des femmes pilotes admises dans l’armée de l’air, Maryse Hilsz est nommée sous-lieutenant et affectée au Groupe de liaisons aériennes ministérielles (GLAM). 

Mais le 30 janvier 1946, la très mauvaise météo a eu raison de son habileté aux commandes d’un avion. Face aux éléments, son expérience n’a pas fait le poids. Dans la région de Bourg-en-Bresse, son bimoteur Siebel Si 204 du GLAM s’est désintégré en vol avant de s’écraser au sol, alors qu’elle effectuait la liaison Villacoublay – Marignane : sous l’effet du givrage, les commandes se sont bloquées et la queue de l’avion a éclaté. Maryse Hilsz a péri dans l’accident avec les sous-lieutenants Martin, Bétou et Rousset qui l’accompagnaient.

 

Sa tombe se trouve au cimetière de Levallois-Perret.

Quelques uns de ses records

9 novembre 1931          Record de vol longue distance entre Paris-Saigon-Paris, sur Moth Gipsy.

19 août 1932                 Record féminin d'altitude, 10 000 m, à Villacoublay.

28 avril 1934                 Record de distance et record de vitesse avec un raid Paris-Tokyo-Paris, 30 000 km, sur

                                      Bréguet 33 R à moteur Hispano de 650 ch.

17 juin 1934                  Record du monde d'altitude féminine sur Morane, 11 800 mètres, à Villacoublay.

23 juin 1936                  Record du monde d'altitude féminine sur avion à hélice, 14 310 mètres, performance

                                       jamais égalée depuis par une femme.

Mai 1937                       Liaison entre Saigon et Le Bourget.

23 décembre 1937       Record de vitesse, en reliant Paris à Saigon en moins de quatre jours, battant le précédent

                                      record d'André Japy.

Hommages

Décorations

  • « Prix Monique Berlioux » de l'Académie des sports en 1936 (meilleure performance sportive féminine de l'année).

  • Officier de la Légion d'honneur, dès 1937.

  • Médaille de l'Aéronautique, à titre posthume.

 

Lieux portant son nom

  • « Stade Maryse Hilsz », dans le XXe arrondissement de Paris.

  • « École élémentaire Maryse Hilsz » dans le XXe arrondissement de Paris.

  • « Rue Maryse Hilsz » à Blois, Le Grand-Quevilly, Le Plessis-Pâté, Levallois-Perret, Paray-Vieille-Poste, Paris, Rosny-sous-Bois, Saint-Médard-en-Jalles Soisy-sous-Montmorency, Tarbes, Toulouse, Vélizy-Villacoublay.

 

Sculptures et monuments

Sculpture à Levallois-Perret dans le parc de La Planchette représentant une aile d’oiseau pointée vers le ciel, avec l'inscription rappelant que Maryse Hilsz était une « Messagère, dans le monde de la gloire, des ailes françaises ».

Monument commémoratif de l’atterrissage de Maryse Hilsz sur l’île de Juan de Nova (Mozambique). Le 9 avril 1932, Maryse Hilsz, alors âgée de 29 ans, entreprend un vol de Madagascar vers le Mozambique accompagnée de son mécanicien Maurice Dronne. Son avion, un Farman F291 surnommé “Joe II”, connaît des difficultés de stabilité. Elle effectue alors un atterrissage forcé à Juan de Nova et passe 17 jours sur l’île avant de redécoller. L’île Juan de Nova est une île tropicale plate de 4,4 km2 située dans le canal du Mozambique et entourée d’une grande barrière de corail.

Philatélie

La Poste française a émis, en 1972, un timbre à son effigie et celle d'Hélène Boucher. Deux autres timbres (en paire) ont été émis en 2012 par les Terres Australes et Antarctiques Françaises à propos de son escale forcée sur l'îlot de Juan de Nova, dessinés par Cyril de La Patellière.

Notes et références​

  1.  Née à Levallois-Perret le 7 mars 1901 à 6h00 du soir, déclarée à la mairie le 9 mars à 9h00 du matin (acte de naissance à la mairie de Levallois-Perret).

  2.  A Châteaufort, Maryse Hilsz fait ériger, à l’endroit même où l’avion s’est écrasé, une stèle en mémoire du pilote et de son mécanicien. La stèle est inaugurée le 18 juin 1935, un an après l’accident.

 

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