Etape 2
Sfax - Djerba - Remada
Aéroport : Sfax El-Maou (Tunisie)
Longitude : 10° 40' E Latitude : 34° 43' N Altitude : 23 m ICAO : DTTX
Succinctement, voilà ce que nous donne le METAR d'aujourd'hui :
METАR du 23 à 10h UTC :
Le vent provient d'ouest (290°) avec une vitesse de 11 nœuds (20 km/h). Beaufort : З. Il y a 8.000 m de visibilité. Quelques nuages à 2.300 pieds (690 mètres). Nuages épars à 3.300 pieds (990 mètres). La température est dе 20 °C. Le point de rosée est de 4 °C. L'humidité relative est de 35%. La pression au niveau de lа mer est de 1002 hPa.
Pour cette 2e étape, après la consultation du METAR de ce jour, nous revoilà sur le tarmac de Sfax. Tous les contrôles de départ effectués, les moteurs sont lancés à 10h00. Nous contactons Sfax Sol pour un départ sud, piste 15. Nous sommes autorisés à rouler pour la 15, taxiway en service 15, jusqu’au point d’arrêt.
C'est le push-back et nous roulons
Une fois au point d’arrêt, nous nous signalons en attente pour la piste 15. Nous sommes autorisés au décollage en piste 15, vent 320 à 8, départ Sud approuvé. Il nous faut donc entrer sur la piste, rouler un moment jusqu’au nez de piste où nous faisons demi-tour. Un léger temps d’arrêt et les moteurs sont lancés. Dès le décollage, le train est rentré et le PA est connecté, cap 148 puis un virage au 247. Il y a de la brume.
Sfax Approche est avisé que nous sommes à 2 NM, secteur sud de Sfax, 1600 ft, pour une autorisation de traverser l’espace aérien Bravo. Transpondeur sur 4416, le contact radar est pris à
3 NM, secteur sud de Sfax, 2000 ft, le transit en espace Bravo étant autorisé.
C’est l’éloignement de Sfax et du Golfe. Nous longeons le littoral. Rapidement, nous survolons un cours d’eau, l’Oued Ech Chaffar. Il est un wadi (oued ou wadi, mot emprunté à l'arabe voulant dire « vallée, lit de rivière, rivière ») et se trouve à Şafāqis, Tunisie. L'élévation du terrain est de 7 mètres. Au point MARES, le cap passe au 244, en montée vers 6000 ft. Au sol, il n’y a que des rochers et du sable.
La fin de montée survient au moment de prendre la route aérienne UP624. Nous contactons Tunis Maghreb Contrôle, nous signalant à 19 NM, secteur sud-ouest de Sfax, pour un guidage radar. Transpondeur sur 0673, le contact radar est pris à 21 NM, secteur sud-ouest de Sfax, 6000 ft, altimètre 2961. Il y a du vent latéral.
Au NDB KIRAS, le cap est au 178. C’est alors que nous rencontrons le Sebkhet en Noual, entièrement à sec. Pour décrire le site, disons qu’il est une dépression de sel située à 70 km au Sud-ouest de la ville de Sfax et forme la frontière sud du parc national de Bou Hedma. La zone environnante, incluse dans l'IBA, est formée de prairies semi-désertiques où les espèces végétales dominantes comprennent l’Arthrophyta scoparium et l’Astragalus armatus lesquels sont des épineux. La sebkha prend en charge une végétation halophile qui comprend des espèces Arthrocnemum et Salicorne. Ces dernières plantes recherchent des sols riches en éléments minéraux tels que chlorure de sodium, carbonate de chaux, etc. De plus, leur tempérament est tel qu'elles pourront tolérer des doses de ces sels jusqu'à un degré qui, pour d'autres espèces, serait nuisible ou même mortel.
En vue aérienne, cela donne cette forme sombre qui, à l'approche, se différencie facilement au regard par rapport à l'environnement.
Nous suivons toujours le littoral. Plus avant, c’est la descente. Par un vaste crochet, nous finissons par atteindre la frange Est du Chott El-Jérid. Le Chott el-Jérid, également appelé Shaţţ al Jarīd, Sciott Gerid et Shott el Jerid, est la plus vaste plaine saline ou sebkha tunisienne avec une superficie d'environ 5.000 km2. Nous y reviendrons plus longuement lors de notre passage à Tozeur, situé sur la partie ouest de cette vaste plaine désertique.
Nous avons toujours du vent latéral venant de la mer. Il est temps de contacter DTTG Trafic, nous signalant à 6000 ft, 16 NM dans le secteur nord-ouest des installations, en prévision d’un atterrissage en piste 6. En clair, le terrain n’est pas contrôlé. Le cap
passe successivement au 133 puis au 61, en finale. Il y a de la brume. Nous signalons que nous sommes actuellement en finale pour la 6, pour un atterrissage.
C’est l’approche puis le poser. L’aérodrome est dans la ville. Nous devons rouler jusqu’au bout de la piste pour rencontrer une bretelle de sortie. Une fois au point d’arrêt, la piste est déclarée libérée. Nous roulons sur un parking totalement vide et nous stoppons sur le premier emplacement venu. Nous sommes donc à Gabès.
Gabès est une ville tunisienne comptant 130.984 habitants en 2014 et le chef-lieu du gouvernorat du même nom. Située sur la côte méditerranéenne, au fond du golfe de Gabès auquel elle donne également son nom et qui constitue une importante réserve ornithologique, elle est localisée au sud-est de la Tunisie, à quelques 400 kilomètres de Tunis, 125 kilomètres de Tataouine et 100 kilomètres de Djerba. Plus grande ville du Sud tunisien après Sfax, Gabès possède la particularité d'être à la fois une oasis et un port maritime.
L'origine du nom de Gabès nous fait conclure que la cité a été fondée par les Berbères bien avant l'arrivée des Phéniciens qui regroupent l'une de ses agglomérations en comptoir commercial. La ville reste carthaginoise jusqu'au IIe siècle av. J.-C. et la Deuxième guerre punique puis devient une colonie romaine. L'oasis devient alors un centre commercial florissant rattaché à la Tripolitaine dont Pline célèbre avec emphase la fécondité du sol. La ville est encore très prospère sous la domination byzantine.
Avec l'arrivée de l'armée française en 1881, Gabès devient la plus importante garnison de Tunisie. Passée sous contrôle allemand en 1940, la ville est quasiment détruite dans les combats de la campagne de Tunisie (1943). Reconstruite à partir de 1945, elle est à nouveau dévastée par des crues en 1962.
La ville abrite une activité économique diversifiée, notamment un important secteur industriel spécialisé dans l'industrie chimique avec la présence d'un important complexe industriel de traitement des phosphates.
Port de pêche jadis spécialisée dans la pêche au thon, Gabès abrite également sa propre conserverie. Par ailleurs, sa palmeraie de 300.000 palmiers-dattiers s'étend dans un ensemble d'une dizaine d'oasis (Oudhref, Métouia, Ghannouch, Chatt Essalem, Bou Chemma, Chenini Nahal, Teboulbou et Kettana, etc.) orienté sur un axe nord-sud le long du littoral compris entre l'oued Akarit (au nord) et l'oued El Ferd (au sud). L'importante récolte des grenades dans ces oasis a souvent fait le lien entre Gabès et les grenades (grenades de Gabès). L'oasis de la région est connue également pour la qualité de son henné et de sa mloukhiya, produits en grandes quantités et exportés au-delà des frontières du pays.
L'oasis a été de tous temps le garde-manger de la population locale et le lieu d'une culture intensive à fort rendement. En nette régression depuis l'installation des industries chimiques dans la région, la production agricole de l'oasis est large et diversifiée : légumes (carottes, navets, oignons, piments, salades, etc.), fruits (variétés locales de dattes, grenades, abricots, pêches, variétés locales de raisin, bananes locales de petites taille, etc.), fourrage pour le bétail (luzerne) en passant par les divers produits de l'élevage (lait, viande, miel et produits de basse-cour).
Le tourisme est en développement dans cette ville qui est aussi la seule oasis côtière au monde. La région réunit des atouts : la mer (plages de sable avec le coefficient de marée le plus important de Tunisie),
montagne avec les maisons troglodytes du côté de Matmata, désert à une trentaine de kilomètres de la côte, oasis (maritime et saharienne) et sources d'eaux thermales du côté d'El Hamma. La ville est jumelée avec Saint-Brieuc (France) depuis le 28 novembre 1998.
L'aéroport de Gabès-Matmata (code AITA : GAE • code OACI : DTTG) est un aéroport tunisien qui dessert Gabès et plus généralement le sud de la Tunisie.
Ancien aéroport militaire, une partie des installations sont transformées pour un montant d'environ 27 millions de dinars afin de permettre son utilisation civile à partir du mois de janvier 2008. Il est officiellement ouvert au trafic civil par le décret du 4 juin 2008. Comme la grande majorité des aéroports tunisiens, l'infrastructure est gérée par l'Office de l'aviation civile et des aéroports. Tunisair Express, compagnie aérienne appartenant au groupe Tunisair, assure des vols hebdomadaires entre Gabès et
Tunis ; ceux-ci sont interrompus pendant près d'un an, avant de reprendre en janvier 2014.
Une aérogare d'une capacité d'accueil de 200.000 voyageurs par an, dont le coût s'élève à 5,5 millions de dinars, est mise en chantier le 22 décembre 2007. Avec le parachèvement des travaux, l'aéroport doit revêtir une dimension internationale avec la programmation de vols à destination de pays arabes et européens. Le chantier est en cours en mai 2011. Le 11 août 2015, le nouveau terminal réalisé sur une superficie de 2.000 m2, entre en service. Il a une capacité d’accueil annuel de 200.000 voyageurs. Le 25 juin, le gouvernement tunisien tient un conseil ministériel portant sur l'amélioration de l’activité de cet aéroport à travers la programmation de nouvelles lignes internationales,
L’aéroport dispose d’une seule piste :
Direction Longueur Surface
06/24 3000 m (9843 ft) ?
o O o
Les moteurs n’ayant pas été coupés, nous procédons au push-back. Nous avisons DTTG Trafic que nous roulons pour la 6. Le terrain n’étant pas contrôlé, il n’y a pas de réponse. Nous entrons sur la piste et il faut rouler jusqu’à l’autre bout et faire demi-tour sur la zone de manœuvre. DTTG Trafic est avisé que nous décollons en piste 6, départ en direct. Nous revenons sur la piste et c’est le décollage. Le train est rentré et le PA est connecté. DTTG Trafic est avisé que la piste est libérée. Le cap est au 62.
Nous entrons alors dans le Golfe de Gabès, cap au 90. Le golfe de Gabès, appelé auparavant Syrte mineure (Minor Syrtis) ou Petite Syrte, est un golfe situé sur la côte est de la Tunisie. Il s'étend sur plus de 200 kilomètres entre la ville de Sfax et l'île de Djerba. Le golfe occupe une place privilégiée au centre de la Méditerranée, à la jonction entre les bassins oriental et occidental. L'une de ses caractéristiques principales est l'amplitude des marées, la plus forte de Tunisie (moyenne de deux mètres), due à la très grande largeur et à la très faible déclivité du plateau continental. Le marnage y est, avec la haute Adriatique, le plus fort de Méditerranée. La
salinité du golfe varie entre 38 et 39 pour mille et sa température entre 14 et 29 °C.
Il présente des caractéristiques topographiques et biologiques particulières qui lui confèrent l'aspect d'une zone d'élevage favorisant la reproduction et le développement de nombreuses espèces marines. Ben Othman a décrit en 1971 l'existence de 208 espèces marines entre 0 et 300 mètres de profondeur. En effet, le golfe dispose d'un large plateau continental sans présence de relief et avec une pente très douce qui fait que l'isobathe des 200 mètres n'est atteinte qu'à 250 kilomètres de la côte.
En dehors des ressources liées à l'industrie du phosphate et au transfert du pétrole algérien, la pêche peut être considérée comme le principal pourvoyeur d'emplois de la région (abritant 61 % de la flotte de pêche tunisienne), la zone figurant parmi les zones les plus productives de la mer Méditerranée, notamment en raison de conditions climatiques favorables ; elle est en effet omniprésente sous diverses formes.
Dans la zone littorale peu profonde, notamment au niveau des hauts fonds entourant l'archipel des Kerkennah (à l'est de Sfax) est pratiquée depuis des siècles une pêche traditionnelle aux pièges fixes : les charfias, technique ancestrale souvent considérée comme respectueuse de l'environnement, aussi bien du point de vue des matériaux utilisés pour la confection des pièges que pour le mode de pêche lui-même. Les autres techniques de pêche artisanales sont très nombreuses : pêche des poulpes à la gargoulette, pêche « à pied » pour le ramassage des palourdes, filets maillants avec de nombreuses variantes pratiquées sur l'ensemble des côtes, etc. La pêche hauturière est, quant à elle, effectuée au chalut : elle porte essentiellement sur la prise des crevettes royales (Penaeus kerathurus) qui, depuis une quinzaine d'années, est progressivement relayée par des crevettes venues de la mer Rouge telles que les Metapenaeus monodon, Trachypenaeus curvirostris ou
plus récemment Metapenaeus stebbingi. Il faut aussi citer la présence de grands senneurs pour la pêche du thon rouge.
Bien que l'eau soit très pauvre (oligotrophe, voir ultraoligotrophe) dans tout l'est du bassin méditerranéen, ce qui a notamment été confirmé par les mesures de concentration en Chlorophylle A (indicatrice d’abondance phytoplanctonique), ce golfe constitue l'une des principales zones de pêche en Tunisie (65 % des prises du pays s'y font). La côte des Barbaresques était d'ailleurs déjà exploitée par les pêcheurs européens pour son corail et ses éponges dès avant le XIXe siècle.
Au point MAZRA, le cap passe au 94 et la descente commence. Nous avisons Djerba Tour, étant à 18 NM, dans l’ouest, en attente atterrissage.
On nous impose alors un virage circuit main droite pour la piste 27, QNH 2988. Le virage au cap 92 suit un arc de cercle, d’où une série de points de passage : point D278K, cap au 63 ; point D2010, cap au 86 en vent arrière ; point DZ007, cap au 123, en base ; et au point DZ019, le cap au 268 nous place en finale.
Le sol de l’ile est à l’image du littoral : caillouteux et sablonneux. Le train et les volets sont sortis. Nous sommes autorisés à l’atterrissage en piste 27, vent calme. La phase d’approche ne présente pas de problème majeur. C’est alors la courte finale et nous nous posons.
Nous sortons par la 2e bretelle sur la gauche jusqu’au point d’arrêt. Djerba Sol est sollicité pour un roulage parking. Le roulage est autorisé jusqu’à l’aire de l’Aviation civile, via le taxiway en service.
Le roulage nous fait passer proche du secteur où sont parqués des avions de ligne. Nous voilà sur notre emplacement où les moteurs sont coupés.
Djerba, parfois orthographiée Jerba, est une île de 514 km2 (25 kilomètres sur 20 et 150 kilomètres de côtes) située au sud-est du golfe de Gabès et barrant l’entrée du golfe de Boughrara, au sud-est de la Tunisie. C’est la plus grande île des côtes d’Afrique du Nord. Sa principale ville, Houmt Souk, rassemble à elle seule 42.992 des 163I726 Djerbiens.
L’île est reliée au continent, au sud-ouest par un bac qui conduit d’Ajim à Jorf et au sud-est par une voie de sept kilomètres, dont la première construction remonterait à la fin du IIIe siècle av. J.-C., entre la localité d’El Kantara et la péninsule de Zarzis. Le 17 février 2012, le gouvernement tunisien propose Djerba pour un futur classement sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Géographie
L’île, qui dépend administrativement du gouvernorat de Médenine, est située par la route à environ 500 kilomètres de Tunis (contre environ 330 kilomètres à vol d’oiseau) et à plus de 100 kilomètres de Gabès.
De part et d’autre, deux avancées du continent rapprochent Jorf d’Ajim à l’ouest et Zarzis d’El Kantara à l’est. Vers le large, l’extension de la plage de Mezraya (Sidi Mahrez) forme une presqu’île, Ras R'mal, qui est l’un des
sites touristiques importants de l’île. La superficie de l’île est voisine de 514 km2. Vue par image satellite, elle présente la forme d’une molaire géante avec ses trois racines : les péninsules d’Ajim, de Ras Terbella et de Bine El Oudiane ; sa plus grande longueur est de 29,5 kilomètres et sa plus grande largeur de 29 kilomètres. Ses côtes, qui s’étendent sur 125 kilomètres, présentent un tracé très irrégulier. Les trois péninsules marquent les points les plus rapprochés du continent dont l’île est séparée par le canal d’Ajim, large de deux kilomètres, et celui d’El Kantara, large de six kilomètres. Le canal d’Ajim accueille deux îlots appelés Elgataia Kbira et Elgataia Sghira.
Jadis rattachée au continent, Djerba s’apparente beaucoup par la régularité de sa topographie et de sa structure géologique au relief tabulaire qui marque le littoral méridional de la Tunisie. L’île est plate, l’altitude moyenne y étant de 20 mètres et son point culminant, Dhahret Guellala, s’élevant dans sa partie méridionale à 53 mètres. À ce niveau, l’île est traversée par un accident topographique majeur (15 mètres de dénivellation sur 15 kilomètres de long). La topographie en escalier alterne des secteurs élevés et d’autres en dépression dont la surface est modelée par une morphologie dunaire.
Le littoral est caractérisé par des côtes basses, les plages, en grande majorité sablonneuses, s’étendant principalement entre Ras R'mal et Borj El Kastil. L’eau douce est rare et il n’existe aucun cours d’eau. Djerba est entourée de hauts fonds - la bathymétrie à proximité de l’île est presque toujours inférieure à -10 m et l’isobathe de -5 m n’apparaît qu’au-delà d’une dizaine de kilomètres des côtes méridionale et septentrionale - toutefois perturbés au large de la côte méridionale par l’existence d’un certain nombre d’oueds (courants marins) qui sillonnent les canaux d’Ajim et d’El Kantara, les profondeurs dépassant à certains endroits les 20 mètres.
Gastronomie
Salade Mechouia
Avant l’essor touristique, les Djerbiens cultivaient du blé, de l’orge, du sorgho131 et des lentilles qui constituaient la base de leur alimentation. Le couscous d’orge (malthoutha) au poisson ou à la viande séchée et conservée dans de l’huile d’olive (dhan) et les petits anchois séchés (ouzaf) sont des spécialités de l’île. La zammita, une préparation à base d’orge grillé, de fenugrec et d’épices, est pour sa part consommée par les Djerbiens au petit déjeuner, au goûter voire en repas principal, accompagnée de légumes crus ou en salaison (oignons verts, navets, carottes ou poivrons) ou de fruits (raisins ou grenades). Le sorgho est consommé en gâteaux, entremets (sahlab et bouza) ou bsissa.
Qui ne connaît pas les fameux BRIK à Djerba !
La gastronomie djerbienne plutôt frugale varie toutefois d’une localité à l’autre, même si la cuisson à la vapeur qui aurait déjà eu la préférence des anciens Berbères y prédomine. Ainsi, pour le couscous djerbien, la semoule est-elle cuite à la vapeur de même que le poisson ou la viande et les légumes assaisonnés d’épices. On utilise alors un couscoussier en terre cuite à deux étages, typique de l’île, appelé keskess bou rouhine. Le riz djerbien est également cuit à la vapeur : viande, foie et légumes sont émincés, assaisonnés et mélangés au riz légèrement trempé à l’avance, l’ensemble étant ensuite cuit à la vapeur. Plusieurs variétés de farines de céréales et de légumes secs (orge, sorgho, blé, lentilles, pois chiches, fenugrec, etc.) assaisonnées d’épices et d’herbes appelées bsissa sont préparées et conservées pour être consommées naturelles, salées ou sucrées avec de
Jl’huile d’olive, des fruits ou légumes frais, des dattes ou des figues séchées.
Les Djerbiens sont aussi friands de poissons, de poulpes (frais ou séchés), de seiches et de calmars ; ces derniers farcis d’herbes permettent de préparer un plat de couscous ou de riz. Les ouzaf constituent un condiment de choix, en particulier dans la préparation du mchelouech bil ouzaf et du mesfouf djerbien (couscous peu arrosé de sauce, bien épicé et riche en herbes dont le yazoul ou gazoul) ou du s’der (soupe de semoule).
Le séchage de la viande est pratiqué sur toute l’île : la viande coupée en tranches fines (kadid) est assaisonnée de sel et enduite d’huile (afin d’en éloigner les mouches), séchée au soleil puis bouillie dans l’huile d’olive (m’selli), conservée (d’hane) et utilisée pour la préparation de plats typiques. La glaia, viande cuite conservée dans de la graisse de mouton et assaisonnée de curcuma, de sel et de poivre, peut également se conserver pendant un ou deux mois ; elle s’accommode notamment avec des tomates, poivrons et œufs et se mange avec du pain ou une bouillie épaisse de farine d’orge (bazine ou iche) ou de blé (assida).